Il y a des séries phénomènes dont tout le monde parle. Oui, vous savez, celles que des non-initiés peuvent citer sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. Et bien je remercie mon fils et mes heures perdues sur des playlists sur Youtube à m’avoir fait retarder l’écriture de cet article car, clairement, j’ai pris conscience que The Witcher venait d’en devenir une en quelques semaines.
Alors que la production a pourtant été raillée par la masse lorsque les premiers visuels d’Henry Cavill en Geralt sont apparus, le fait est qu’actuellement, même des médias non spécialisés dans les jeux vidéo ou les séries en parlent, c’est complètement fou. Personnellement, j’avais hâte de connaître l’histoire racontée et la façon dont Netflix allait retranscrire cet univers fantastique complexe. Et le fait est que je suis ravi sur beaucoup de points !
L’esthétisme tout d’abord, car il s’agissait là d’un point important. Au-delà d’un quelconque jugement quant à la qualité de l’adaptation des romans et/ou des jeux, il est important pour moi que, dans un univers fantastique, le moins possibles d’éléments fassent cheap. Vous savez, des oreilles d’elfes dégueulasses ou une immonde perruque à 2€ chez Action. Et bien ici, je n’ai pas eu cette sensation, ou peut-être juste une fois avec la rencontre d’un certain dragon …
Les personnages et leurs costumes sont crédibles, en particulier Henry Cavill qui campe un Geralt implacable, dont on appréciera la scène à l’épée dans les rues de Blaviken lui ayant valu son surnom de « Boucher ». Voix grave, parole réfléchie, relation déraisonnable avec une Yennefer qui semble partager son aversion de l’humanité qu’ils observent tous les 2 depuis trop longtemps, j’adore tout, même lorsqu’il nous fait une Marion Cotillard à la suite d’un certain affrontement en huit clos.
Concernant les autres personnages principaux que sont Yennefer et Ciri, j’ai un petit souci avec elles. De la première, j’ai adoré connaître son passé dont je ne savais rien. Les ellipses sont nombreuses et ses motivations sont parfois obscures mais j’aime beaucoup son aspect atypique au milieu de magiciens et autres druides ronronnant. Malheureusement, l’actrice Anya Chalotra est pour moi en deçà du personnage; celui-ci est plus « lourd » qu’elle. Malgré une évidente bonne interprétation, je la trouve vraiment … trop jeune. Et au contraire pour Ciri, son interprète Freya Allan a des traits parfois trop prononcés à mon sens, qui la vieillisse plus que de raison alors que le personnage est censé être très jeune, surtout lors de la trame évoquée. C’est du chipotage et j’ai par ailleurs beaucoup aimé en savoir plus sur la jeunesse de Ciri au royaume de Cintra, maiiiis voilà, on se dit tout vous et moi et je me devais d’être absolument subjectif.
Et puisque j’évoque les trames des différents personnages, comment ne pas parler de ce qui a embrasé les réseaux sociaux pendant de nombreuses semaines : la chronologie des événements dans la série. Je dois vous avouer avoir halluciné en constatant les proportions que cela avait pris. Ok la série a un parti pris audacieux à ce niveau, mais delà à ne retenir que ça de la série, d’en dire que la construction est « à chier et incompréhensible » comme j’ai pu le lire, wow wow WOW ON SE CALME ! A mon visionnage de la série, tout nous a paru clair à Madame et moi-même, Madame qui n’avait d’ailleurs jamais joué à aucun jeu. A partir de l’épisode 2 on peut déjà avoir des doutes, mais l’épisode 3 ne laisse aucun doute quant aux trames se rattrapant petit à petit, du fait de la longévité de Yennefer et Geralt. Netflix a, enfin, publié un mini-site interactif très bien foutu pour ceux dont l’esprit serait encore embrouillé :
Mais les 3 personnages principaux ne sont pas les seuls dans le récit. Une myriade de rencontres se produira afin d’alimenter les épisodes, nous en apprenant toujours plus sur l’univers. J’en retiendrai 2 en particulier car les ayant croisé dans les jeux : Triss et Jaskier. Triss sera tout particulièrement mise en lumière dans l’épisode où Geralt fait face à une Strige. Beaucoup ont moqué son physique. C’est certain qu’elle n’est pas rousse telle qu’on la connait, mais … j’ai trouvé son rôle et sa personnalité bien retranscrite : plus sage et mesurée que Yennefer, elle accomplit son devoir de conseillère de roi avec assiduité et une pointe de retrait vis-à-vis des Hommes qui pourraient voir en elles, les sorcières, une menace. Et que dire de Jaskier qui ajoute à lui tout seul la dose d’humour et de bonne humeur qui finit d’enrober cette série. Il atténu quelque peu le côté « bourru » de Géralt et lui offre involontairement ses plus belles scènes, comme face à la reine Calanthe lorsqu’il joue le rôle de garde du corps ou la rencontre avec le Djinn, se soldant par l’incroyable épisode avec Yennefer. Et puis, qui n’a pas chantonné le fameux « Toss a coin to your Witcher » à la fin du seconde épisode ?
Enfin, beaucoup de choses restent également sans réponse. Mais là encore je pense qu’il faut faire preuve de retenu. Nous vivons une époque où tout le monde veut tout, et le plus vite possible. Certes, certaines légendes et autres guerres de royaumes sont pour le moment passés sous silence, certes des ellipses occultent certains événements que l’on connait des jeux mais surtout des livres mais n’oublions pas que le showrunner a déjà en tête 7 saisons. SEPT ! Alors, prenons notre mal en patience et acceptons de contempler le récit que l’on nous propose, en espérant quelques éclaircissements ultérieurs. Conjonction des sphères, droit de surprise, racisme envers les non-humains; énormément de notions qui sont le coeur du récit initial, et dont j’ai déjà hâte de voir comment ils seront racontés par la suite. Ah, et pour finir, à ceux qui comparent la série à Game of Thrones … c’est quoi votre problème ?! 😉