The Last of Us

Catégorie : Séries
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L’adaptation en film ou série d’un jeu vidéo a toujours été un exercice délicat. Si les deux premières saisons de The Witcher sur Netflix ont selon moi été une réussite, on ne pouvait qu’espérer que The Last of Us suive le même chemin. Comme toujours avec les internets, l’annonce du projet avec les premiers noms du casting ont fait rebrousser le poil, jugeant Pedro Pascal et Bella Ramsey pas assez ressemblants à Joël et Ellie.

Et puis les photos du tournage ont commencé à apparaître et petit à petit, les doutes ont commencé à se dissiper. Ce qui va suivre, me concernant, va être une véritable révélation tant en matière d’adaptation que de « simple » production. En effet, 9 épisodes vont composer cette adaptation du jeu vidéo culte de Naughty Dog pour donner naissance à un véritable spectacle dont je me suis délecté chaque semaine avec impatience.

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Scénaristiquement c’est assez simple et je ne vais pas spoiler davantage que nécessaire pour celles et ceux qui découvriraient l’histoire pour la première fois, mais la série reprend la trame du jeu à l’identique, à quelques détails près. Pour les joueurs il n’y aura donc pas ou peu de surprises dans le fond, mais énormément sur la forme. Ainsi, nous suivrons le périple de Joël et Ellie dans un monde post-apocalyptique où un spore infectant le système nerveux, le cordyceps, semble s’être développé partout dans le monde, provoquant des mutations pas super cool pour son hôte.

Leur route va être jonchée d’obstacles en tout genre et, à l’instar de nos héros, la série également. Car cette production ne va pas se contenter de singer le jeu mais offrir, au contraire, d’autres angles de lecture voire d’approfondissement. Cela ne plaira pas à tout le monde mais personnellement j’en ai été satisfait, voire ravi pour certains. La communication entre infectés, l’histoire de Bill, l’intégration du DLC en flashback, Jacksonville déjà développée : autant de points pertinents qui ont densifié et amélioré le propos. Une excellente décision de Neil Druckmann, co-président de Naughty Dog et également co-producteur de la série.

Alors par contre il faut avoir en tête quelque chose de simple : une série n’est pas un jeu. Ce n’est pas le même format et si on peut recommencer des dizaines de fois un passage dans le jeu sur lequel on bute, cela n’est pas envisageable sur le petit écran. Ainsi, beaucoup de passages cultes auront un temps d’apparition (très) réduit voire supprimés ou déplacés dans le temps, dans l’intérêt de la narration. J’ai trouvé ça top en gardant constamment à l’esprit qu’il s’agissait d’une proposition de quelqu’un qui était aux commandes du jeu initial et pas un studio indépendant qui aurait été tenté de dénaturer l’œuvre.

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Et les changements ont notamment été portés par un cast de très haute volée. Pedro Pascal est au sommet de son art en Joël et Bella Ramsey, malgré les critiques, est exceptionnelle en Ellie. Le cœur du jeu est respecté et l’émotion véhiculée entre les deux est aussi intense qu’en jouant. Les personnages secondaires sont également très bons et le fait d’avoir intégré les acteurs du jeu à la série est une autre excellente initiative : Troy Baker dans la secte de David ou encore Ashley Johnson campant la mère d’Ellie. Tous ont beaucoup de talents et prouvent que la qualité prévaut sur la quantité.

Enfin, je voulais revenir sur les effets spéciaux que déploie la série. N’étant pas une « série de zombies », elle ne tombe pas dans le gore facile et dégueulasse auquel on s’habitue avec le temps comme cela peut être le cas dans The Walking Dead. Au contraire, les infectés par le cordyceps sont assez peu représentés mais c’est à mon sens afin de mieux les mettre en valeur : les scènes où le colosse émerge mais aussi et surtout celle des deux claqueurs que l’on voit dans le musée et dont Ellie et Joel ont tant de mal à se défaire sont incroyables. Nervosité, huit-clos, tout est réuni pour se concentrer sur l’essence de la série, sur l’essence du jeu : la tension constante dans la relation entre nos héros.

Car si je devais faire une conclusion ce serait celle-ci : oui la série prend des libertés, parfois énormes, par rapport à ce que l’on connait du titre de Naughty Dog. Malgré tout on ne perd rien à son cœur, à savoir l’incroyable évolution de la relation entre nos héros ayant chacun connu le pire. L’univers est presque anecdotique, prétexte à des scènes aussi drôles parfois que poignantes pour le spectateur … et me concernant, pour le parent que je suis. La scène finale, comme dans le jeu, est absolument déchirante et vient conclure un ensemble certes court, parfois un peu trop, mais tellement qualitatif. Rarement j’ai été bluffé par une adaptation mais aussi une production comme celle-ci. Les twists sont nombreux et, même connaissant les événements, j’attendais chaque nouvel épisode avec impatience. N’hésitez pas à me faire vos retours, que vous ayez joué au jeu par le passé, ou au contraire pas du tout !

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