Il y a quelques années, quand Hogwarts Legacy ne nous parvenaient que via des leaks semblant aussi miraculeux qu’improbables, il était difficile de croire qu’un jeu complet allait sortir dans la même veine. Un openworld qui plus est ? Encore plus brumeux même si, personnellement, ça n’est pas un genre de jeu vers lequel je tend à jouer absolument, bien au contraire.

Aussi, quand le studio Avalanche Software a annoncé officiellement Hogwarts Legacy – L’héritage de Poudlard, inutile de dire que cela a été l’effervescence. Les fans de l’univers allaient enfin pouvoir incarner un sorcier dans l’iconique école de magie, choisir sa maison, faire du quidditch, utiliser les sorts de la saga à leur guise. Promesse tenue une fois le jeu terminé ? Et bien pas vraiment, comme je vais tenter de vous l’expliquer.

Contrairement à ce que j’ai laissé sous-entendre en introduction, le titre est extrêmement plaisant dans ses premières heures et parvient par sa générosité à captiver le cœur de tous les fans : arrivée à Poudlard aussi épique que mystérieuse posant les bases du scénario, choix de la maison, les premiers cours, la possibilité d’aller dans les Highlands, Pré-au-Lard compris. Toute personne ayant adhéré à l’univers de la saga ne pourra que tomber sous le charme de toute cette poudre (de cheminette) que l’on nous met aux yeux.

Le reste de l’aventure aurait pu être tout aussi qualitatif avec l’apparition des premières quêtes principales ainsi que celles de relations, présentes pour densifier certains personnages secondaires et nous offrir un autre regard sur les différents protagonistes. Malgré tout je dois être honnête avec vous, j’ai vraiment eu du mal à accrocher sur le long terme. Oui l’offre est riche, oui les possibilités sont nombreuses mais bon sang que l’ennui arrive vite et je vous avoue que j’ai été content à plus d’une reprise que Madame soit aux manettes.

En réalité le problème est que toute bonne idée dans le jeu a automatiquement un pendant négatif plus fort qui la rend insupportable. Un personnage principal arrivant à Poudlard et devenant progressivement aussi puissant et influant que le Ministère de la Magie ? On ne connaitra jamais ses origines, ce qui ne nous empêchera pas non plus d’apprendre absolument tous les sorts existants, y compris les impardonnables. Pouvoir voler sur un balai ? Le quidditch restera inaccessible. Suivre des cours ? On sent vite que ça n’est qu’un prétexte pour apprendre des sorts aussi nombreux qu’inutiles à l’aide de cinématiques/dialogues durant à peine la minute.

De manière plus globale et pour rester dans le négatif, le fait que sa maison d’appartenance n’ait aucune influence dans le scénario est frustrant. Pas de points pour les maisons, pas d’examen du BUSE même s’il est évoqué tout au long du jeu. On peut également citer le bestiaire extrêmement pauvre ou encore la surenchère à peine voilée de fan-service pour tenir artificiellement le fan de la saga devant l’écran, car c’est bien à eux que s’adresse ce titre … ça m’apprendra à être #TeamSeigneurdesAnneaux.

Mais allez, je ne vais pas que broyer du noir et rappeler les points positifs car, bien sûr, il y en a. Tout d’abord les graphismes : c’est beau ! On avait pas eu un vrai jeu Harry Potter de puis plus de 10 ans et le gap technique est clairement présent. Oui il y a des soucis dans les animations faciales, des bugs de texture et … oups, j’ai dit qu’on évoquait le positif, pardon. Donc oui c’est très beau et surtout fluide et l’alternance entre les sorts est vraiment plaisante à contrôler. De même on chevauche balai, hippogriffe et autre créature avec une facilité déconcertante pour mieux explorer le monde ouvert proposé (ou presque quand on ne se tape pas d’immondes murs invisibles, arg, merde, je rechute encore).

Vous l’aurez compris, je n’ai pas été un grand fan de ce Hogwarts Legacy malgré les promesses initiales immenses. Ce qui lui manque selon moi ce sont des moments cultes, mémorables. A trop vouloir faire de clins d’œil aux fans et absolument s’ériger en open-world, le jeu m’aura perdu et son intérêt a clairement été dilué au fil des heures. Et je suis prêt à parier à ne pas être le seul ayant ce ressenti et que d’ici quelques mois (semaines ?), le titre tombera dans l’oubli pour n’être qu’un souvenir légèrement agréable. Utiliser l’univers Harry Potter tel qu’on le connait c’est bien, en faire un bon jeu l’aurait été également.