Final Fantasy 16

Catégorie : Jeux Vidéo
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La sortie d’un nouveau Final Fantasy est toujours un grand événement dans le monde du gaming, et cet épisode ne déroge pas à la règle. Dès les premiers trailers, le ton d’un univers sombre était donné, jusque dans les traits des personnages, rappelant plus son grand frère MMO, l’épisode 14.

Personnellement, je n’ai pas été fan à la base et ce qui m’a tenu en haleine jusqu’à la sortie était la place centrale que semblait prendre les invocations dans le scénario. Mais la réussite d’un jeu, d’un Final Fantasy, ne tient pas qu’à ça et je vais vous expliquer dans cet article pourquoi … je n’ai pas aimé Final Fantasy 16.

Son introduction est pourtant excellente. Cela reste tout de même du Final Fantasy dans le sens où pas aussi percutant qu’un The Last of Us par exemple, mais tout de même il y a ce ton qui se veut atypique dans la saga et un peu subversif que l’on le trouve clairement. Un plaisir des premières heures qui malheureusement ne dure pas beaucoup.

Ainsi nous suivons Clive Rosfield, héros de l’histoire, dans un monde où des guerres de royaumes font rage autour des cristaux. Car oui c’est une des thématiques emblématiques de la saga qui est ici clairement à l’honneur : chaque partie du continent de Valisthéa se tire la bourre pour établir son empire autour des Cristaux-mères, des pierres géantes de la taille de montagnes apportant prospérité et protection aux populations alentour.

Grosso modo, dans chaque royaume se trouve généralement un Emissaire, un humain capable de se transformer en un Primordial afin d’en acquérir l’apparence et les pouvoirs temporairement. Temporairement, car leur utilisation marque en effet le corps de son utilisateur qui se change petit à petit en pierre, provoquant à terme … sa mort. Sorte d’arme de dissuasion, les invocations de cet épisode ne sont que peu utilisées par leurs détenteurs.

Et enfin pour ce qui concerne le scénario, ces joyeuses joutes se produisent avec en toile de fond le développement sur tout le continent du Fléau Noir, sorte de parasite terrestre empêchant toute utilisation de l’éther, émanation magique permettant à la population de se servir de ses bienfaits via des cristaux version miniature.

Qui gagnera la bataille pour le contrôle de Valisthéa et quel est le rôle du Fléau ? De Clive ? Beaucoup de questions qui tenteront de trouver des réponses, ou non, durant le jeu. D’autres intrigues, se voulant plus complexes, viendront étoffer ces propos et cela va alors être le début d’un festival de maladresses, au mieux, et d’incohérences, au pire.

Une des choses qui m’a marqué le plus, c’est le fait de vouloir ériger un porte-étendard de la maturité mais … sans l’assumer vraiment, ou mal selon moi. Clairement les persécutions dont sont victimes les utilisateurs de magies et la « purge » dont il est question à un moment de l’histoire font référence aux heures sombres de l’histoire mais cela est vite éludé pour se concentrer sur l’intrigue globale du titre. Et puis, bon, pas super original olala des gens traqués parce qu’ils font peur aux puissants, je soupire un peu tellement c’est gros, presque lourd.

Et en parlant de lourdeurs, m’ont gonflés les scènes de nus dans le jeu. Comme s’il y avait un quota à remplir sauf qu’encore une fois, ça ne prend pas. Montrer un bout de fesses à quelques moments alors que cela ne fait pas avancer l’intrigue est inutile selon moi. Pire, il fait espérer des choses mais nous les rend frustrantes par la suite, car irrésolues. Ici je fais référence au duo Hugo/Benedikta dont on ne sait ni l’origine ni le but; personnellement j’ai des idées du côté de Barnabas mais rien n’est certain et j’aurais aimé obtenir les réponses dont on m’impose les questions.

Enfin puisque j’en suis à parler des personnages, un peu de technique avec la modélisation et les doublages … une vraie catastrophe là-encore. J’ai personnellement joué en VF comme je le fais souvent sur des titres dont j’aime ne pas avoir à faire l’effort de lecture des sous-titres pour me concentrer sur ce que je vois. Et bien le moins que je puisse dire est que c’est mou, très mou. L’énergie des voix est très mal dosée et quand il y a des envolées pour nous faire ressentir un brin d’émotions, ce sont les expressions faciales qui viennent tout gâcher. Pour un jeu de cette ampleur, j’aurais apprécié plus d’efforts là-dessus car clairement c’est le point principal qui m’a empêché l’immersion et l’empathie que j’ai habituellement avec les héros. Plus raides, tu meurs. Seuls les personnages de Cid et de Dion s’en sortent bien à ce niveau, et encore, peut-être que j’essaie juste de me raccrocher aux rares souffles de charisme du titre.

Un autre point majeur ayant participé à mon désamour est le gameplay. Je ne fais pas partie de ces gens qui le jeu d’être trop facile parce qu’il suffit d’appuyer bêtement sur Carré en combat mais, bon, c’est un peu vrai aussi : ils nous équipent automatiquement d’un objet qui lance automatiquement les attaques et sorts dès que possible. Il faut donc avoir le réflexe et la curiosité dans le menu pour l’enlever et alors ça devient un peu plus intéressant … mais répétitif et ennuyant malgré tout. Absolument tous les ennemis nous obligent aux mêmes enchainements de techniques pendant l’ensemble du combat avec un Clive beuglant sur Talgor toutes les 2 secondes, pas super motivant. Et sur les boss viennent s’ajouter des effets et textes bien trop nombreux, gâchant énormément la visibilité. Dommage car certains passages, notamment contre les Primordiaux, auraient gagné à être plus légers, sans perdre toutefois leur intensité.

Et à propos de répétitivité : le scénario dans sa globalité m’a ennuyé de son classicisme. Malgré toutes les fluctuations qu’il tentera de mettre en place, absolument TOUT LE JEU peut se résumer de la sorte : 1 nouvelle région à explorer, 1 cristal à péter, 1 Primordial à affronter; et ce jusqu’à la toute fin. Cela brise l’envie et le souhait d’un bouleversement, un événement inattendu qui viendrait réellement nous surprendre durant l’aventure. Mais non.

La lassitude et la monotonie sont des points importants dans mon appréciation du titre, et ce qui y participe grandement également sont les quêtes annexes. Quelle horreeuuuuuuur, seigneur. Rarement j’ai connu des quêtes aussi creuses, courtes et dénuées d’intérêts. A tel point que j’ai dû en faire moins de 20 durant mes 45h de jeu. La plupart du temps elles consistent, littéralement, à parler à des PNJs parce que visiblement des personnes à 50m l’une de l’autre ne le peuvent pas ou aller livrer un os de chocobo au random gars mal modélisé à l’autre bout du village. Nan sérieux c’est trop, et parfois ce genre de trucs de merde, on le demande dans la trame principal. Soupirs over 9000.

Si je devais conclure cet article déjà bien trop long proportionnellement à l’intérêt que je lui porte a posteriori, c’est que c’est la première fois depuis que je joue à la saga Final Fantasy que je suis aussi déçu. Et je ne fais pas partie de ceux qui ont bashé gratuitement le 15, ni de ceux qui crachent sur le 14. Non, FF16 réussit le tour de force de se mettre seul au pilori comme un grand à cause de ce qu’il fait émerger chez le joueur : ennui, soupirs, frustration. Et dire que je n’ai pas évoqué les incohérences et platitudes arborés par l’antagoniste final du jeu pour justifier ses desseins ou encore l’absence total d’éléments RPG permettant de vivre une aventure originale et immersive. En bref, vivement le 17 !

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