The Last of Us : Part 2

Catégorie : Jeux Vidéo
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Me voici de retour pour vous parler d’un grand jeu, un desquels vous n’avez pas pu ne pas en entendre parler : The Last of Us 2, la suite des aventures d’Ellie et Joël, 7 ans après le premier épisode. Je viens tout juste d’achever l’histoire et je vais clairement vous le dire, je suis passé par toutes les émotions en y jouant, confirmant ainsi la force de Naughty Dog dans la narration et l’immersion que propose son récit.

Car c’est bien ce que je recherche de plus en plus avec le temps, une aventure qui me transporte et dont l’histoire me captive, où je me sens véritable acteur, en phase totale avec les personnages. C’est pourquoi d’ailleurs j’ai envie, avec cet article, de vous parler franchement de mon ressenti sans pincettes, car le jeu n’en a pas eu pour moi. Ce qui suit va être bourré de spoils et s’adresse uniquement à ceux qui ont fini le titre afin de partager autour de nos ressentis. Pour ceux qui veulent une idée objective et très bien rédigée, je vous invite à aller chez les potes de JVFrance et Try a Game 😉

joel the last of us 2 jackson

Après réflexions sur la façon dont j’allais rédiger mes écrits, je pense que la meilleure solution est de découper le tout en 3 parties, tel que je l’ai vécu dans le jeu. Alors bien sûr je vais commencer par le périple d’Ellie, de Jackson à Seattle, en omettant presque le tout début, qui pourtant frappe d’entrée : on retrouve Joël et notre héroine avec des graphismes du plus bel effet, nous prenant une claque dont l’effet ne nous quittera jamais. C’est beau, putainement beau, et le travail sur les expressions faciales est extraordinaire, jamais je n’ai vu un tel niveau dans un jeu.

Immergé très vite, on reprend peu à peu le contrôle des commandes avec une interface qui était déjà excellente mais qui se trouve encore un peu améliorée ici. Mouvements, inventaire, visée, changements d’arme, tout est très fluide … surtout le moonwalk des personnages lorsqu’on essaie de faire un demi tour ou une marche arrière avec eux, on va pas se mentir. Mais trêves de plaisanteries car dès les premières heures de jeu, on sent que le voyage va être éprouvant : la fin de The Last of Us premier du nom nous avait laissé spectateur du mensonge de Joël à Ellie, sur la vraie raison qui l’a poussé à aller la secourir. Ici, c’est la suite quasi direct et on nous indique clairement que les 2 personnages sont brouillés, on imagine pour cette raison.

Et alors même que l’on émet déjà théories et possibilités, on nous met aux commandes d’une femme, Abby, personnage qui deviendra carrément l’antagoniste du jeu … mais j’y reviendrai plus tard. Là encore, 1000 questions émergent lorsqu’on découvre qu’elle et son équipe cherchent « quelqu’un », et que ce « quelqu’un » est à Jackson. Joël semble le suspect idéal tant il a d’ennemis potentiels, surtout avec les événements du 1er jeu, et même avant celui-ci dans sa vie de mercenaires. Punaise que j’aurais aimé me tromper … même si ça n’aurait pas empêcher sa mort. Car oui, le choc du prologue se répète une fois encore avec un décès brutal, celui de l’un des 2 protagonistes du jeu précédent : Joël.

Toute la 1ère partie va donc être orientée du point de vue d’Ellie, et de la façon dont elle va chercher vengeance : traquer tous ceux qui ont participé à la mort de Joël, en particulier Abby. Duo (polémique, dont je n’ai jamais compris la nature donc je ne m’y attarderai pas) avec Dina, on parcourt donc les rues de Seattle afin de traquer nos proies juste derrière Tommy, tout aussi déterminé à rendre justice. Cette volonté nous est d’ailleurs transmise et nous, joueurs, n’avons désormais plus qu’un but : embrasser cette vengeance et tuer Abby et les siens pour nous avoir enlever Joël.

ellie tlou 2 the last of us mort joel

Ceux qui lisent ont fait le jeu, je vais donc m’attarder sur mon ressenti et non faire un descriptif des péripéties de notre désormais tatouée préférée (tatouage fait pour masquer sa morsure et ne pas attiser les questions rhaaaa trop bien <3). De son parcours j’ai quelques points d’orgue : la mort de Paillette qui rejoint Durillon au rang des animaux mal-aimés, Dina aussi discrète lors des teamfights qu’Ellie à l’époque ou encore le moment au musée entre Ellie et Joël, l’un des instants que j’ai préféré de tout le jeu. Mais ce que je retiendrai c’est un peu cette frustration de ne pas arriver à traquer toutes mes cibles (dont d’ailleurs à l’époque je m’en foutais, ne les connaissant pas hormis Abby et Owen), de toujours passer derrière Tommy.

Malheureusement pour Nora, cela arrive aussi et on prend une sacrée claque quand on se rend compte de ce qu’Ellie est prête à faire, à devenir, pour accomplir sa vengeance. Les cinématiques montrant son corps meurtri, les tremblements … wow, à couper le souffle. Ah oui au fait je vous ai dit que Dina était enceinte ? Vous avez raison, on s’en fout mais voilà, elle était enceinte aussi. Et donc après une phase d’anthologie lors d’une tempête de grande ampleur, nous arrivons également à tuer Owen et Mel, elle aussi enceinte tiens. Ah, et on retrouve Tommy avec ce bon vieux Jesse qui tentera tant bien que mal de nous faire rentrer à Jackson. Quand soudain le jeu bascule, avec toute la froideur dont il sait faire preuve, et Abby fait son apparition. Jesse mort. Tommy ne va pas tarder à l’être. Abby semble en position de force quand soudain …

Quand soudain le moment le plus frustrant du jeu arrive. Alors que la tension était à son comble, alors qu’on avait enfin Abby en face de nous, PUTAIN DE FLASHBACK DE MES DEUX. Rha, sérieux, et le pire c’est qu’il n’y en a pas qu’un mais au moins QUARANTE MILLE BORDEL DE MERDE. Bon allez, j’ai ressorti la rage 2 minutes mais après avoir fini le jeu, je me dis que finalement, c’était peut-être parmi les meilleures séquences de jeu. Mais voilà, les développeurs nous ont fait ressentir une frustration terrible, pire, une presque trahison en nous obligeant à incarner de nouveau Abby, que l’on sait assassin de Joël.

Le plus grand paradoxe du titre nous est alors offert pendant de nombreuses heures de jeu : essayer d’apprécier celle que l’on déteste plus que tout. Frustré de ne pas en avoir décousu avec elle plus tôt, j’apprends donc malgré moi les motivations du personnage. Et bordel, quel passé, quelle écriture pour le personnage, wow. Fille du docteur qui aurait pu tout changer avec l’opération d’Ellie, elle passera d’une jeune fille un peu garçon manqué à l’armoire à glace que l’on connait, avec des failles finalement très humaines. Bordel, tout le long je me suis interdis d’avoir de l’empathie pour elle, et ce malgré des séquences mémorables à partir de l’hôpital : le boss qui y réside, l’île des Séraphites, le retour à ce puta*n d’aquarium et enfin la traque d’Ellie.

abby lev the last of us 2 wlf wolfs scars seraphites

Oui, la traque d’Ellie. Car si tout le pan du jeu concernant Abby aurait, selon moi, gagné à être raccourci, il concorde avec le souhait des développeurs de nous malmener. Ellie en boss à combattre. Putain, fallait oser. Ce combat s’est fait tellement dans la douleur, et en même temps à ce point on arrive presque à comprendre Abby. J’ai sérieusement retenu mon souffle pendant la cinématique d’après combat car je me suis vite rendu compte que tout était possible avec ces malades mentaux. Mais grâce à l’intervention de Lev, Abby réussit à passer outre son propre souhait de vengeance. En un sens, elle a battu Ellie dans tous les domaines.

C’est alors que la dernière phase du jeu débute, alors qu’elle a intelligemment des allures de fin. Si vous aussi vous avez pris l’habitude de regarder toutes les entrées du journal d’Ellie, vous vous êtes vite rendus compte qu’elle est toujours brisée, traumatisée, et les événements de la ferme ne feront que confirmer cet état de fait, dont l’arrivée miraculeuse d’un Tommy que je prenais pour mort va alors réveiller la bête : Ellie doit accomplir sa vengeance. Elle DOIT tuer Abby coûte que coûte. Ravi que j’étais d’accomplir ma propre vengeance, j’ai donc moi aussi pris les armes pour la Californie, embrassant le dessein d’Ellie qui abandonne tout pour exorciser ses démons.

Abby, totalement écartée de son cycle de violence, avait pour but de rejoindre les rescapés des Lucioles. Et après une traque courte mais néanmoins excellente (la scène de la pendaison bordel, j’en ai encore les poils), l’apogée du jeu se révèle : on découvre une Abby amoindrie, clouée au pilori et laissée pour morte par ses geôliers. Nous, joueur, on SAIT pourquoi et comment elle en est arrivée là, et on retrouve le malaise inverse : un combat singulier contre une Abby que l’on a plus vraiment envie de tuer. On est une nouvelle fois coupable de jouer une phase que l’on ne souhaite pas, pas comme ça.

C’est alors qu’on assiste à une scène à couper le souffle, la prise de conscience d’Ellie par une amorce de flashback de Joël, qui se trouvera être la dernière fois où ils ont parlé. Elle réalise alors en un instant ce qu’elle est devenue, aux antipodes de ce que son mentor et ami aurait souhaité. Comme Abby autrefois, elle prend conscience brutalement qu’il lui est nécessaire de changer, d’aller de l’avant. Et elle se retrouve ainsi dans l’eau, paralysée. Une séquence d’une force incroyable qui m’a cloué sur place. Mais c’était sans compter la « version longue » du flashback qui à lui seul suffit à mettre le jeu au panthéon du jeu immersif.

Joël avait approuvé la relation d’Ellie avec Dina.
Il lui a déclaré fermement, toujours à sa façon, son amour paternel.
Ellie pardonne à Joël, 4 ans après.
Joël PLEURE. MON ÂME A SAIGNÉ QUAND ON A VU SON OEIL MOUILLÉ.

joel ellie the last of us 2 pardon fin du jeu

Et ainsi, tout est pardonné : les longueurs du scénario, les sensations de malaise en jouant l’une puis l’autre des héroines, la colère de ne pas nous donner satisfaction quand on le souhaite. Car tout cela a mené à ce point très précis, ce point où Ellie comprend ce que nous, joueurs, comprenons dans la foulée. On décrit beaucoup The Last of Us 2 comme une histoire de vengeance, froide et brutale. Mon avis est qu’il s’agit en fait d’une leçon de pardon. En nous immergeant au plus profond de l’âme d’Ellie de la façon dont les développeurs l’ont souhaité, on arrive à cette conclusion simple mais imparable : la vengeance ne mène à rien, hormis la solitude. Comme pourrait le dire Ellie, « Une leçon de vie, putain ».

C’est comme cela que je voulais conclure mon article, car pour moi le côté moral et symbolique a presque prit le pas sur l’aventure en elle-même. Alors bien sûr, je cite tout de même rapidement les graphismes incroyables, les nouveaux ennemis au top qu’il faut savoir appréhender ou encore les phases de survival-horror extrêmement réussies, mais je resterai surtout sur ce ressenti global, qui d’ailleurs est confirmer plus tôt dans le jeu symboliquement par l’affrontement total entre WLF et Séraphites, qui eux se sont donnés pleinement à la vengeance … pour le résultat que l’on connait.

Enfin, j’espère de tout cœur qu’il n’y aura pas de suite. Ellie et Joël ont eu leur histoire, parallèlement à celle d’Abby, pour donner le chef d’oeuvre en 2 parties qui existe désormais. Et même si je meurs d’envie d’avoir des réponses à des choses inconnues, comme la raison de l’immunité d’Ellie (le 1er qui me sort « parce qu’elle a le collier », il est exclu par le conseil direct), je trouve que ce qu’on a vécu ensemble, nous et les personnages, est satisfaisant. Toutefois, comme me l’a soufflé ma femme, pourquoi pas un petit DLC avec Abby et Lev dans leur quête des Lucioles … mais digérons d’abord tout cela, et nous verrons bien dans quelques années !

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