Il fût un temps où Amazon Prime n’était pas vraiment considéré comme une réelle plateforme de streaming légal, tout juste bons à récupérer d’anciennes séries datant parfois de plusieurs dizaines d’années. Et pourtant depuis l’année dernière, un peu comme Netflix il y a 4/5 ans, beaucoup de programmes originaux apparaissent en exclusivité, et souvent cela est signe de qualité.

Après avoir achevé un marathon Desperate Housewives avec Madame, nous avons eu envie de totalement changer de registre. C’est alors que notre dévolu s’est jeté sur The Boys, une série « de super-héros » pas comme les autres, dont j’avais tant entendu parler, en bien. En la matière, je n’avais réellement regarder qu’Heroes -oui, ça date- en séries et les Marvel/DC au ciné. La promesse était donc la singularité dans un domaine un peu bouché. Et punaise, que la singularité est bien présente.

Dès les premiers instants, on comprend que la série est de 2020 et non édulcoré comme peuvent encore l’être certaines productions. Gore à souhait, grossière, elle choque en premier lieu dans son contenant. Sachez par ailleurs qu’au niveau du contenu, le scenario, je ne vais en dévoiler que peu puisque cet article à pour but de traiter les deux saisons actuellement sorties.

L’histoire est finalement assez simple à résumer : dans un monde où les super-héros ne sont pas aussi cleans qu’à l’accoutumée, les vrais héros sont une bande d’humains tout à fait normaux ayant pour but … de dégommer du super-héros. Je grossis les traits, mais voici le pitch. Alors je m’en doutais d’entrée et ça s’est confirmé, l’histoire n’est pas le point fort de la série. La série elle-même n’est d’ailleurs pas la série de l’année. Pourtant, elle a ce petit je-ne-sais-quoi qui la rend addictive, touchante parfois.

Le casting y est évidemment pour beaucoup et tous les personnages sont très charismatiques (sauf ce fdp d’Homme-poisson qui, en plus d’avoir une traduction Fr moisie, est un gros fdp, vous en conviendrez). Mention particulière au Protecteur/Homelander qui campe le rôle d’un Superman dopé à la célébrité mais dont la psychologie pourrait lui faire raser la planète en quelques secondes. Egalement, Billy Butcher a ma préférence parmi toutes les personnalités présentes car il incarne parfaitement un sacré enfoiré qu’on adore malgré tout. C’est vraiment ça la force de cette série, ne pas faire dans le manichéen et, au contraire, offrir de la nuance.

L’un des autres points sur lesquels j’ai été particulièrement vigilant était les effets spéciaux. A notre époque, ça devient vite repoussant les effets cheapos; je m’en suis rendu compte il y a quelques temps avec la tentative Heroes Reborn ou bien certains extraits de Marvel – Les Agents du SHIELD. Et ici, tout est très correct. A dire vrai, les producteurs sont malins car on voit finalement peu l’utilisation des pouvoirs, ce qui limite notre jugement dessus. Mais ce que l’on en voit est vraiment très correct, avec souvent l’option gore qui va bien.

Enfin, une autre chose que j’ai apprécié en regardant la série est sa nature : l’anticipation, le surnaturel ancré dans le réel. Et si tout cela arrivait un jour dans notre monde ? Toutes les entités existantes actuellement, les agences internationales comme Interpol, le MI6, la CIA, devraient s’adapter à la présence de personnages atypiques et pouvant mettre à mal le système actuel en un claquement de doigts. The Boys propose une solution intéressante mêlant compromis et impuissance, surtout dans la saison 2 où le constat est davantage frappant.

Si je devais conclure ma critique, je dirais que nous sommes ici en présence d’un show résolument mature sur bien des points. Pour autant, point de branlette intellectuelle, comme si la série assumait ce qu’elle était : une série de super-héros. Mais voilà, cela ne l’empêche pas de développer certains axes pertinents qui rendent le tout unique. Personnellement, à défaut de pouvoir dire que j’ai adoré, c’est en tout cas désormais l’une des meilleures productions de super-héros que je connaisse. Et si la nostalgie liée à Heroes en tête, peut-être serait-elle en haut du classement !