Je me suis découvert un amour pour les séries d’horreur depuis The Haunting of Hill House sur Netflix, que j’ai adoré de bout en bout, tant pour son scénario que la réalisation, exceptionnelle. Puis est venue The Haunting of Bly Manor dont les qualités étaient également nombreuses, qui a fini de confirmer mon respect pour le boulot de Mike Flanagan, réalisateur.
Alors quand une nouvelle série produit par ses soins a été annoncée, j’ai sauté sur le visionnage en toute confiance. Je n’en savais d’ailleurs pas grand chose avant de me lancer, hormis que la religion allait être omniprésente dans l’intrigue. Après coup, je ne peux d’ailleurs que confirmer … même si j’aurais aimé que d’autres points soient développés afin de la rendre plus attractive.
Sermonts de minuit raconte donc l’histoire d’une communauté en quasi huit clos sur une île, dont les habitants ne peuvent sortir que via les voyages en ferry. On imagine ainsi aisément la place que peut prendre la religion dans un groupe de personnes aussi restreint (moins de 200 habitants de mémoire), et tout le pouvoir que cela lui confère. Le focus est mis sur deux personnages en particulier : le nouveau prêtre de l’île, remplaçant le précédent parti en pèlerinage pour finir ses vieux jours et un personnage autrefois insulaire et croyant, revenu athée après un séjour en prison des suites d’un homicide involontaire.
A cette base s’ajoute des mystères touchant de plus en plus l’archipel (disparitions, comportement de la faune inhabituel, etc) et nous voici avec un cocktail qui semblait augurer du meilleur, surtout avec les 2 grandes sœurs de cette série. C’est d’ailleurs ce pourquoi je l’ai lancé initialement : me faire peur et sursauter comme un con à des moments tellement évidents qu’ils deviennent encore plus angoissants. Et sur cela tout d’abord j’ai été quelque peu déçu car hormis 2/3 jumpscares sur toute la saison, absolument RIEN ne fait peur. Si vous hésitiez à regarder pour cette raison, vous pouvez y aller !
Puisque je parlais de l’histoire d’ailleurs, elle est … satisfaisante. Disons que le propos est rapidement assimilé et l’intrigue très clairement dévoilé dès l’épisode 3. On comprend alors que Midnight Mass, de son nom anglais, va bercer dans le fantastique. Et autant le fait d’avoir tous les éléments en main m’a frustré de fou quant à la tension que peut importer l’inconnu, autant la façon dont va être traité le ‘fond’ du problème m’a beaucoup intéressé. Le pari est donc réussi pour ma part, même si les effets spéciaux peinent parfois à rendre honneur au récit.
/!\ ATTENTION SPOILERS /!\
Pour les 2 du fond qui ne suivent pas, je parlais bien de la révélation quant au pèlerinage du curé qui a en fait été mordu par un vampire, qu’il considérait comme un ange vu les bienfaits qu’il a octroyé. Et du coup on va davantage s’intéresser à ce qu’il va faire de ces ‘pouvoirs’ et sa volotné de transmettre la vie éternelle aux villageois ainsi qu’au comportement de ‘la bête’ plutôt que de s’attendre bêtement à ce que tout se propage ou un délire à la Vampire Diaries avec les 2 héros. J’adore tout particulièrement l’explication de la doctoresse concernant la façon dont l’organisme combat ce qui est considéré comme un virus, et le rôle des rayons du soleil quant à l’incapacité d’une personne infecter à s’y exposer.
La progressive descente aux enfers physique du prêtre est passionnante à voir, même si quelque peu prévisible. L’histoire d’amour qu’il avait lorsqu’il était jeune et la révélation sur l’identité de sa descendante est clairement le meilleur moment de la série, extrêmement touchant. On voit également dans l’épisode final que, grâce à sa volonté mais aussi à son incroyable foi, c’est finalement lui qui a le mieux supporté cette transformation en vampire, concrètement aux débiles de l’île chassant et tuant tout ce qui bouge, y compris les êtres qui leur sont chers.
/!\ FIN DES SPOILERS /!\
Dommage également que tous les monologues soient un peu pompeux, trop développés. Autant les sermons du prêtre sont passionnants à écouter, autant les tirades que font un peu tous les personnages parfois pour expliquer une chose simple en 500h ont failli avoir raison de moi en m’endormant. Les gars, j’ai un enfant en bas âge, je suis fatigué H24, arrêtez de tourner autour du pot et lâcher le morceau bordel.
Tout n’est pas à jeter dans ces Sermonts de minuit, vraiment pas. Je n’ai pas spécialement parlé du casting mais il est absolument 4* et chaque acteur a un côté aussi charismatique qu’inquiétant. Je dirais qu’il faut en fait regarder cette série en connaissance de cause : ça n’est pas vraiment une série d’horreur où vous allez sursauter toutes les 5sec ou vous chier dessus comme ça pouvait pouvait être le cas dans The Haunting of Hill House par exemple. Malgré cela, malgré ses longueurs et ronronnements dans le récit, j’en garde un bon souvenir et, puisqu’il ne fait pas peur, pourquoi ne pas vous laisser tenter aussi ? N’hésitez pas à m’indiquer vos retours en commentaires 😉