Nos étoiles contraires : ode à la vie

Catégorie : Cinéma

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Rares sont les films sur lesquels je cogite aussi longtemps après visionnage : il y a les films de réflexion à la Inception où on se refait le film 10x avec Madame pour se décider ensemble sur une conclusion, mais il y a ceux auxquels on repense pour le message, pour ce qu’ils véhiculent.

Nos étoiles contraires fait ainsi parti de la seconde catégorie. Rarement un film ne m’a autant touché par son message, et pourtant ça n’était pas gagné : une affiche de film naze, un pitch plutôt niais et des acteurs adolescents. Et pourtant, surement grâce à mon vécu personnel, à ma façon de vivre, j’ai adoré ce film.

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Le début du film est pour le moins immersif et on sait dès les premières minutes que le dénouement ne sera pas des plus joyeux. Hazel, une jeune adolescente atteinte d’une cancer des poumons, est inscrite par ses parents à un groupe de soutien pour jeunes atteints de pathologies graves.

Très vite on découvre qu’Hazel a dépassé le stade de l’acceptation de la maladie et se déplace  sans difficulté, toujours accompagnée de sa réserve d’oxygène. Et le tout, avec une pincée d’humour souvent jaune qui prête souvent à sourire. On sent, et heureusement sinon il aurait fallu prescrire des anti-dépresseurs avec le film, cet humour est omni-présent et permet de tenir tout au long du film en souriant même lors de certaines scènes.

La narration est également très moderne avec un point de vue à la 1ère personne qui rend l’histoire très immersive pour le spectateur. Des affichages sympas pour les textos/mails rendent le tout vraiment agréable, moderne, pour mieux servir l’histoire émouvante à laquelle on assiste. Car oui Nos étoiles contraires va assurément faire tomber quelques larmes aux plus sensibles d’entre vous : l’empathie est omniprésente tout au long du film pour qui le veut un minimum, et c’est ce qui fait sa force.

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Comme dit plus tôt, on sait depuis le début qu’Hazel accepte sa maladie et est pleinement conscience du côté éphémère de son existence. Cette conscience est terrible à observer, à écouter, à comprendre. Nous, spectateurs et en bonne santé, sortons alors de notre salle de ciné (ou canapé, selon) pour cogiter sur le fait que oui, cette maladie, le cancer, existe. Oui elle tue et empêche certains de grandir comme nous pouvons le faire, de profiter de la vie comme nous le devrions.

Cette nécessité de profiter de la vie à chaque instant est incarné dans le film par Augustus, une personne qu’Hazel va rencontrer lors d’une de ses réunions entre malades, et qui va petit à petit devenir sa source d’oxygène (oh oh … pardon) par son humour, sa bonne humeur. Il va lui mettre des coups de pieds aux fesses, métaphoriquement parlant, afin de lui montrer qu’on peut savoir son avenir incertain mais pour autant être heureux du temps qui passe et se donner tous les moyens d’accomplir ses rêves.

Pour autant durant le film, on prend conscience des alertes dues à la maladie, des rechutes, de la possibilité que tout finisse d’une seconde à l’autre. La fin tragique que j’évoquais à demi-mots au début sera d’ailleurs de haute volée dans le genre prise de conscience. Sans rien dévoiler à ceux qui n’auraient pas vu le film, la « scène de l’église » est vraiment terrible à ce niveau.

En conclusion, en nous racontant une histoire qui aurait pu être banalement triste d’une façon moderne sans perdre le côté poignant, Nos étoiles contraires réalise la performance de passer outre le cadre cinématographique pour s’inviter chez nous, dans nos têtes, afin de nous bousculer. Quelques soient les emmerdes, Hazel, Augustus et les quelques personnages qui gravitent autour d’eux, nous prouvent qu’il est important de vivre, tout simplement. Merci John Green, auteur du roman original, pour cette histoire bouleversante.

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16 Commentaires

  • Répondre Sand

    Juste pour te dire qu’il est toujours sur ma liste, mais ayant passé un wend pas terrible je n’ai pas voulu m’ achever avec des torrents de larmes ^^
    Je vais le voir je vais le voir 😀

    19 novembre 2014 at 13 h 02 min
  • Répondre Yuan

    C’est dingue comme je n’ai pas envie de voir ce film tant on dirait un remake de Restless. Et j’avais adoré Restless, la première grande claque cinématographique de ma vie, première fois que je pleurais devant un film.
    Vous allez me dire que je passe à côté de quelque chose. Sans doute, mais un film aussi tragique qui ne tombe pas dans le mélo me semble un miracle trop gros pour être produit deux fois en quelques années, donc je m’en tiendrai à Restless. Et aussi parce que Restless restera ma première véritable expérience cinématographique transcendante, et ne serait-ce que par nostalgie, je n’arriverai pas à trouver Nos Etoiles Contraires ne serait-ce qu’aussi bon. C’est injuste de ma part, et horriblement subjectif, mais je trouve aussi injuste que Nos Etoiles Contraires soit autant encensé par la critique alors que Restless avait fait la même chose et était sorti dans un inquiétant anonymat et avait des avis mitigés.

    15 novembre 2014 at 23 h 48 min
  • Répondre Bloody Anna

    Ta critique est bonne 🙂 Me concernant, j’ai à la fois aimé et détesté ce film, et ce pour la même raison : il est juste. Alors je ne dis pas qu’il est toujours juste. Mais ce qui a rapport à la maladie, à ce que les personnages ressentent, à tout ce qui peut être « glauque » en somme, c’est vraiment prenant car fidèle à la réalité si j’ose dire. Je n’ai pas trouvé que c’était une histoire « tire-larmes », il y a trop de moments joyeux, trop de moments heureux, trop de moments d’espoir presque pour que ce ne soit qu’une « tragédie ». Et l’humour disséminé un peu partout reste également dans le ton. Je sens que je m’embrouille… Hum, alors peut-être que c’est parce que je l’ai vu au moment où je ne devais pas le voir (ou le voir…), mais tout m’a touchée. Et je crois que si je pouvais le revoir maintenant (sauf que j’en suis incapable), je ne m’en remettrais pas de sitôt. Pour le moment, ça reste juste un film que je ne vais pas oublier et qui n’est pas mal fait par rapport à l’histoire traitée. (les parents de Hazel sont absolument géniaux…)

    8 novembre 2014 at 10 h 03 min
    • Répondre Alexandre

      Oui, c’est vrai que j’ai oublié de traiter le ressenti et l’impuissance des parents, mais là aussi tant les personnages que les acteurs sont géniaux. Et comme chacun j’imagine je me suis projeté dans leur situation … et ben je sais pas si je réagirais avec autant de force …

      Merci pour ton commentaire très touchant en tout cas 🙂

      8 novembre 2014 at 10 h 41 min
  • Répondre Charlie Dupin

    J’ai préféré le livre parce que je pense que j’avais une idée précise des personnages donc le film m’a un peu déçu. Cela dit, c’est vrai qu’il est bien ! Hum… commentaire très constructif s’il y en est ^^.

    7 novembre 2014 at 8 h 27 min
    • Répondre Alexandre

      Ah ça, les adaptations livre => film c’est toujours risqué, on se fait comme tu dis sa propre idée des personnages, des décors … mais content de savoir que t’aies aimé tout de même 🙂

      7 novembre 2014 at 18 h 54 min
  • Répondre tinalakiller

    Le film est touchant mais le côté tire-larmes m’a un peu gonflé, même si je conçois totalement qu’on puisse être ému. Le film reste tout de même sympa sur un sujet difficile et les acteurs très bons.

    6 novembre 2014 at 0 h 11 min
    • Répondre Alexandre

      C’est ce que je me suis dit au départ, surtout au niveau des scènes de fin, avant de finalement me laisser embarquer malgré moi 🙂 …

      6 novembre 2014 at 1 h 00 min
  • Répondre AnahAddict

    CE FILM PUTAIN ! Je voulais aller le voir au cinéma, j’ai bien fait, finalement, de le regarder seule dans mon lit (sous une grosse couette pour cacher mes larmes). J’avais préparer le paquet de mouchoir, il n’a pas résisté longtemps (je suis une grosse chialeuse)
    Bref, je pense que beaucoup de gens ont un vécu plus ou moins proche avec le cancer (ou d’autres maladies graves) donc déjà ça attaque sévère les émotions..!
    Le film est beau, les acteurs sont d’une perfection (l’alchimie de dingue entre Hazel et Augustus), les parents de Hazel son top aussi (Madame Jurassic Park et bonheur de voir Sam de True Blood que j’adore ^^)
    Y’a juste la storyline de l’écrivain moisi qui ne m’a pas intéressé. Tu enlèves toutes les scènes où tu vois le gars, le film continue de la même façon (ils peuvent très bien aller à Amsterdam pour une autre raison etc..) Bref j’ai trouvé le personnage nul et inutile (alors qu’à la base j’apprécie l’acteur déjà).
    J’ai chialé ma race :'( J’ai laché mes premières larmes quand Hazel est emmené à l’hôpital la première fois. Après j’étais en mode chialage intense et je me suis faite couper dans mon élan avec ce bouffon d’écrivain (quand il vient voir Hazel dans sa voiture, il coupe toute l’émotion) puis je suis repartie de plus belle !
    A la fin du film j’étais en état de décomposition extrême, mais derrière la tristesse de certains éléments, il y a vraiment un beau message, comme tu le dis « une ode à la vie » et de l’humour et de la bonne humeur.

    Bref, superbe film !

    5 novembre 2014 at 19 h 47 min
    • Répondre Alexandre

      C’est ce que je me suis dit pour Willem Dafoe, d’ailleurs je me rends compte que je ne l’ai même pas évoqué dans mon article lol

      Content de voir que tu as eu le même ressenti, peut-être en effet parce que j’ai déjà eu affaire à cette saloperie dans mon entourage justement, je sais pas, mais c’est extrêmement prenant et en effet l’alchimie entre les 2 est bluffante !

      5 novembre 2014 at 20 h 59 min
      • Répondre Cleophis

        J’ai lu le livre et il est vraiment génial. J’ai moi aussi détesté le personnage du romancier et je constate qu’il apparaît dans le film, je ne comprends vraiment pas son intérêt. Il faudrait demander à John Green!

        5 novembre 2014 at 21 h 08 min
        • Répondre Alexandre

          Ca offre tout de même une sacré scène quand Hazel sort de ses gonds où on ressent tout son dépit, toute sa frustration, et quelle énergie elle met ensuite dans la maison d’Anne Frank à monter ces marches. Rha la vache rien que d’y repenser, j’ai les boules ^^

          5 novembre 2014 at 21 h 12 min
  • Répondre Docaddict

    J’ai pleuré en lisant le livre, j’ai pleuré en regardant le film, et je ne peux être que d’accord avec ton article.

    5 novembre 2014 at 19 h 38 min
    • Répondre Alexandre

      Me voilà rassuré (et Madame également qui a lâché sa petite larmichette ^^) !

      5 novembre 2014 at 19 h 52 min
  • Répondre Kallyane

    Je n’ai toujours pas vu le film, mais j’avais dévoré le livre… Il semblerait que l’adaptation soit tout aussi poignante… Déjà que le livre est vraiment bien tourné. Ca n’avait pas été un coup de coeur, mais vu la gravité du sujet, il est bien tourné du fait de cet humour omniprésent (comme dans le film apparemment), de ces émotions que les deux protagonistes arrivent à nous faire vivre. Bref (tu peux m’appeler Mme Bref+Parenthèse au passage!), il faut que je vois le film !
    (Et dire qu’ils (les acteurs) sont frère et soeur dans Divergente HS total oui :p)

    xx

    5 novembre 2014 at 19 h 36 min
    • Répondre Alexandre

      Aaah et bien écoute je te le conseille en film, absolument, et reviens vite quand tu l’auras fait pour me donner tes retours de quelqu’un qui a lu le roman 🙂

      Par contre merci de l’indication pour les acteurs, je savais (avec du mal à le croire) que l’actrice principale était l’héroine de Divergente, mais n’ayant vu que quelques extraits du film je n’imaginais pas que le gars jouait aussi dedans, c’est ouf ! Mais j’ai déjà beaucoup de mal avec Divergente, sans l’avoir vu, je pense que ça va me faire un choc de découvrir le duo dans cet autre film …

      A bientôt Madame Bref+Parenthèse 😉

      5 novembre 2014 at 19 h 52 min

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