Dark Souls 3 : ode à la souffrance

Catégorie : Jeux Vidéo

Dark Souls, une saga synonyme d’effroi et de plaisir simultanés pour qui s’en donne du mal. Avant de jouer à Bloodborne l’année dernière, ce type de titre n’était clairement pas pour moi. L’idée de mourir en boucle ne m’enchantait guère et puis, comme faisant suite à une volonté de me prouver quelque chose, j’ai tenté l’aventure. Et j’ai adoré.

Alors du coup quand j’ai commencé à entendre parler de Dark Souls 3, je suis entré dans la « hype » assez rapidement. J’ai eu l’honneur et le plaisir de recevoir une copie du jeu par Bandai Namco Entertainment presque 2 semaines avant la date de sortie officielle, ce qui m’a permis de pouvoir tester et depuis peu finir le jeu afin de vous faire ce retour dès à présent ! Et qu’en ai-je pensé ? Et bien, pas mal de choses 😉 …

Exigeant, âpre, punitif, voilà la façon dont on pourrait définir ce Dark Souls 3. Comme dit juste au dessus, je ne suis pas un assidu de la licence et remettre les mains dans le cambouis une année entière après m’être plongé intensément dans un gameplay aussi délicat à manier, et bien disons que mes débuts dans le jeu ont été difficiles.

Le rappel a été rapide : la première demi heure de jeu est une sorte de mini tutoriel visant à appréhender les commandes. Frapper, faire des roulades, « locker » les ennemis ou encore se mettre en garde avec un bouclier, autant de manipulations qu’il faudra apprendre très vite puisqu’un boss version light viendra achever cette ce prélude.

Après quoi, les choses sérieuses commencent (bien que j’ai déjà dû mourir une petite dizaine de fois) et vous pénétrez alors dans le Sanctuaire de Lige-Feu qui sera votre nouvelle demeure jusqu’à la fin de l’aventure, le seul endroit du titre où vous serez en sécurité pour acheter des objets, améliorer vos armes ou encore utiliser vos âmes, durement récoltées sur les ennemis abattus, pour augmenter vos caractéristiques.

Et pour rester dans le sujet, je vais maintenant parler du gameplay. L’autre raison qui m’avait poussé à ne jamais toucher aux Souls était l’extrême lenteur apparente des personnages, et la sensation de « lourdeur » lors des combats/roulades. Et ça j’avais pu m’en passer sur Bloodborne avec ses affrontements très nerveux, clairement orientés vers l’offensif (pas de boucliers, régénération de la vie en frappant rapidement les ennemis, etc).

Et du coup dans Dark Souls 3 j’ai découvert quelques éléments qui ont radicalement changées ma façon de combattre, d’où les violentes roustes du début d’ailleurs. Le fait d’avoir un bouclier est peut-être la chose que j’ai le plus kiffé. Sur les ennemis lambdas que l’on rencontre, c’est vraiment un plaisir de trouver le rythme blocage/roulade/frappe qui va bien pour occire son opposant en perdant le moins de pvs possible. Et bien sûr, cette réflexion est valable pour chaque nouvel adversaire rencontré.

Egalement, la notion de poids de l’équipement est à prendre en compte. Si j’ai gardé la même hache et le même bouclier de tout le jeu, j’ai parfois joué sur le reste (heaume/plastron/gants/bottes) afin d’avoir des esquives plus rapides. Utile face à des boss ultra-rapides dans leurs mouvements, à qui on ne peut souvent mettre qu’un coup à la fois.

Ah et, j’allais oublié de vous parler de ma plus grande fierté du jeu : l’avoir fini 100% en solo et avec une classe au Corps-à-Corps, le Guerrier nordique. Il était inconcevable pour moi d’être un lanceur de sorts, même si parfois la tentation était grande, surtout en voyant Madame en Pyromancienne perfect des ennemis que je ne faisais qu’esquiver … mais bon, le jeu acquiert totalement ainsi son statut de challenge personnel, car finalement chacun y éprouve SA douleur, SON épreuve de force. Vous ai-je dit que je n’avais jamais fait appel à un PNJ pour m’aider, ni même un joueur ? Non ? Bon, je ne vais pas m’étendre là-dessus non plus …

Enfin, je voulais évoquer la réalisation artistique et le scénario. Pour le premier point c’est simple : tout est époustouflant en jeu. Qu’il s’agisse des graphismes taillés aux petits oignons ou du bestiaire aussi impressionnant physiquement que redoutable en face-à-face, on bave devant tant de beauté de soin apporté à l’univers médiéval-gothique très sombre du titre.

Egalement, la bande son est à tomber par terre. Chaque zone possède une ambiance bien particulière et si la faune a son rôle à jouer là-dedans, nos oreilles sont également mises à contribution. Cris de monstres et bruits de l’environnement pouvant nous rendre cardiaque, affrontements de boss dantesques durant lesquelles la musique sublime des décors déjà majestueux, tout est fait pour nous laisser sans voix devant tant de majesté.

Et pour ce qui est du scénario, puisqu’il faut bien nuancé cet article bien trop élogieux pour être honnête, je retrouve dans Dark Souls 3 les mêmes choses m’ayant manquées dans Bloodborne. En effet et qu’on se le dise, je ne joue pas à DS3 pour son histoire … bien malheureusement. Celle-ci est bien trop suggérée et ça me gonfle de devoir fouiller le moindre lieux, regarder le descriptif du moindre objet, pour comprendre le sens du « grand tout ».

Pourtant il y a matière, je le sens bien. Même si les thématiques et sujets abordés sont très abstraits, je sais qu’il y a en fond des affaires de grands Seigneurs chargés d’entretenir la Flamme originelle afin de faire perdurer l’âge du Feu et empêcher celui des Ténèbres de prendre le pas, provoquant ainsi la chute des Hommes. Sauf que cet ultra micro résumé je ne l’ai même pas découvert en jeu, mais interprété de résumés des épisodes précédents lus sur différents sites internet. Et faire le jeu n’a fait que confirmer ma théorie, mais je ne peux que regretter l’incroyable pauvreté apparente du titre au niveau du scénario, jusqu’à la « cinématique » de fin, encore une fois dans la suggestion.

Malgré tout vous l’aurez compris, j’ai beaucoup apprécié le jeu. Du fait de son avarice en terme d’histoire il ne rentrera jamais dans mon panthéon du JV, mais pour autant je le considère bon, vraiment très bon. L’ode à la difficulté qu’il propose est vraiment captivante, hypnotique, et lâcher l’aventure devient de plus en plus impossible à mesure que les boss tombent, comme pour mieux resserrer l’étreinte sur nous, pauvres joueurs à sa merci.

Et pour vous quitter, je vous propose un petit montage rapide de certains de mes fails sur le jeu, qui ont été extrêmement nombreux et que quelques-uns d’entre vous ont vu en live ! Bon visionnage 😉

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11 Commentaires

  • Répondre Ben

    Hello!
    Pour ma part je n’ai jamais joué que sur Demon Soûls, du même concepteur, et je dois avouer que j’avais été séduit.
    Les musiques sont fabuleuses, et le gameplay « lourd » qui m’avait fait peur était vraiment attractif en fait ^^
    J’imagine que Dark Soul 3 doit être aussi bon que les précédents (une licence assez incroyable par la qualité de ses jeux) et tu m’as donné envie d’essayer!
    *se rappelle qu’il n’a plus de console*
    Super article en tout cas! 😀

    22 mai 2016 at 13 h 25 min
    • Répondre Alexandre

      Aie, dommage que tu ne puisses pas tester, car en effet tout ce que tu décris est dans ce DS3 ! Pour ma part si un remaster des 3 précédents épisodes arrive un jour, je me laisserai surement tenter, ayant été charmé 🙂

      24 mai 2016 at 16 h 30 min
  • Répondre Melifog

    Oh mais c’est que tu me tenterais presque ! J’ai adoré tes lives et cette vidéo est juste magique !! (Quelle bonne idée haha)
    Je crois pas que ce genre de jeu soit pour moi (trop punitif ?) je ne m’en sens pas la patience (ma manette PS3 a pris assez cher, je tiens à celle de la PS4) mais cet article donnerait presque envie de prendre le risque ^^ toujours aussi bien écrit en tout cas !!

    26 avril 2016 at 12 h 12 min
    • Répondre Alexandre

      Ah ça, il est certain que si tu es du genre à envoyer voler la manette, le jeu n’est pas pour toi ^^

      Pourtant je me croyais comme ça moi aussi déjà pour Bloodborne, et justement je vois l’exercice physique et mental qu’est le jeu comme une épreuve de résistance qu’il est impératif de réussir pour aller jusqu’au bout. C’est super gratifiant, mais également très difficile ! Allez viens, on est bien 😉

      (et merci pour la vidéo <3)

      27 avril 2016 at 9 h 14 min
  • Répondre Pikabsynthe

    Ah comme ton article donne envie…
    Mais faut que je finisse Bloodborne avant ! Mais je m’y plongerais surement.
    Je prend en compte ce que dit Cinemadepigalle. Ca va peut être m’orienter sur l’achat du jeu sur Xbox One parce que le 1 est offert avec le 3 (merci la retrocomp). Plus qu’à chopper le 2 en Remaster et voilà.

    26 avril 2016 at 9 h 57 min
    • Répondre Alexandre

      Ah oui j’avais entendu parler de cette offre. Pour une fois, Microsoft a bien géré, ça vaut énormément le coup ! Et puis si tu prends goût à la souffrance de Bloodborne, tu es prêt pour celle de Dark Souls 3 🙂

      26 avril 2016 at 12 h 26 min
      • Répondre Pikabsynthe

        Le plaisir, la récompense ultime quand tu arrive à démonter un boss !!! Ah lalala Kazog et Prophetie ont rigolé lors de mon dernier stream avec ça. xD
        J’ai explosé de joie.

        26 avril 2016 at 12 h 28 min
  • Répondre cinemadepigalle

    Autant j’avais trouvé Bloodborne trop cryptique dans son histoire, autant dans DS3, je retrouve tout ce lore peu explicite mais laissant tout à fait assez d’indices pour comprendre ce qui s’est tramé sans passer des heures sur des forums reddit.
    Seul souci et en même temps c’est une vraie qualité pour moi, le lore ce de DS3 est totalement lié à celui du premier laissant les joueurs découvrant la série avec cet épisode sur le côté.
    Mais au fond, j’adore cette narration qui réussit à faire passer beaucoup de choses sans aucuns dialogues.
    Exemple (qui spoil, attention) : Aldritch. Dans DS1, il y avait un boss optionnel, Gwendolyn, fils du seigneur Gwen qui vivait dans un lieu proche de là où on affronte Aldritch dans le 3. Et dans le 3, justement, quand on vient affronter ce boss, les indices frappe immédiatement : il s’appelle « le dévoreur des Dieux », il porte la tiare de Gwendolyn, il possède deux attaques similaires et son thème musical est une reprise (plus horrifique) du thème de Gwendolyn. Et tu peux pas imaginer comme c’est gratifiant de comprendre des morceaux d’histoire juste avec des éléments visuels et sonores.
    Parce qu’outre leur difficulté qui est finalement plus de l’exigence (rien n’est injuste, quand tu meurs, c’est uniquement ta faute), j’ai vraiment le sentiment que cette saga est bien plus gratifiante que frustrante. J’ai enchaîné directement avec un second run quand j’ai terminé l’aventure et j’ai envie d’en lancer un troisième (comme pour BB d’ailleurs) juste pour tester des nouvelles armes et de jouer différemment. Et comme tu dis, au final, le joueur se créer lui même ses propres restrictions (pas d’invoc, pas de bouclier, run magie only).
    C’est vraiment des jeux riches et généreux. Et je t’encourage vivement à te pencher sur le premier et Demon’s Souls qui sont aussi des opus vraiment réussis (et le premier restera au final le plus différent de toute cette formule Souls) malgré leurs rigidités un peu difficile à accepter. Et puis maintenant que tu as fait le 3, en faisant le premier tu découvriras toutes les références dans l’autre sens, ça peut être amusant aussi.
    Bref, très bon article !

    25 avril 2016 at 20 h 54 min
    • Répondre Alexandre

      Je ne sais pas si j’aurai un jour le courage de me plonger un jour dans le 1 et Demon’s Souls « juste pour le lore ». Dans DS3, le gameplay est très fluide et c’est aussi ça qui me plait, qui me donne le courage de continuer l’aventure 🙂

      Mais qui sait, un jour où l’envie de challenge sera plus forte … en tout cas, lire ton anecdote sur Aldrich donne envie, tu m’as captivé en l’expliquant ! Malheureusement, je ne peux que regretter que ce genre d’élément distribué au compte-gouttes, et bien, soit distribué au compte-gouttes, justement, et de manière trop implicite pour le néophyte et même certains amateurs de la série.

      Enfin, on est d’accord sur le fait que c’est un excellent titre même si, encore une fois, chacun y trouvera ce qui lui plait, et ce qu’il veut lui-même y trouver 🙂

      26 avril 2016 at 9 h 24 min
      • Répondre Dehell

        Je t’avoue que je partage ta frustration quand à l’appréciation du lore, même si je trouve l’idée super chouette. Le problème aussi c’est qu’en jeu, je prête bien plus attention à mes mouvements et à ceux des ennemis qu’aux détails environnants, et je pense que même en ayant terminé le premier j’en saurais pas beaucoup plus.

        Même si, encore une fois, je trouve cette façon de distiller l’histoire très intelligente, innovante, et tout à fait dans l’esprit de la série de récompenser l’effort et l’implication.

        26 avril 2016 at 10 h 52 min
        • Répondre Alexandre

          « en jeu, je prête bien plus attention à mes mouvements et à ceux des ennemis qu’aux détails environnants »

          Tu as tout dit, je crois !

          Même si, en effet, c’est une excellente initiative et j’aurais peut-être dû insister sur les bienfaits du non-assistanat que propose le titre, à tous les niveaux 🙂

          26 avril 2016 at 12 h 29 min

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