Bloodborne : du sang … et des larmes

Catégorie : Jeux Vidéo

Bloodborne. Les premières fois où j’ai entendu ce nom, c’était il y a quelques années, lorsque le jeu commençait tout juste à montrer de premiers artworks. Déjà l’univers me captivait, semblant prendre le meilleur d’excellentes licences comme God of War ou encore Castlevania.

Puis au fil du temps j’ai appris qu’il ne s’agissait pas uniquement d’un jeu de rôle orienté action, mais plus précisément la suite spirituelle des développeurs de Dark Souls et Demon’s Souls, deux jeux réputés pour leur incroyable rigueur ainsi qu’une difficulté extrême. D’habitude non adepte de ce genre de sadomasochisme virtuel, je me suis quand même laissé tenter grâce à la générosité d’Arthur, CM chez Playstation France, que je remercie infiniment.

J’ai longtemps réfléchi sur la manière dont j’allais vous présenter ce jeu, et naturellement je vais l’orienter de la façon dont j’y ai joué : dans un premier temps avec une extrême pénibilité, totalement décourageante; puis finalement la mayonnaise a pris, et là on prend (presque) totalement son pied.

Les premiers pas dans le jeu n’ont donc pas été sans peine. En effet, il est peu dire que de qualifier Bloodborne d’avare en ce qui concerne l’aide au joueur, l’assistanat des jeux récents diront certains. Cette avarice se traduit juste après la courte cinématique d’introduction lorsque nous comprenons que nous prenons très vite place dans une ville inconnue, après une transfusion de sang nécessaire à notre survie et le plus important : dans un univers noir, sombre, où la population locale est faite de monstres, d’humains et animaux enragés.

L’interprétation personnelle va être le libre mot du joueur. Pas d’aide, pas de didacticiel, le joueur est seul face au jeu et son environnement. Au début je dois dire que j’ai été plus que déçu : je n’aime certes pas cette mode où tout est indiqué quant aux missions à effectuer dans les jeux d’aujourd’hui, mais là on ne sait rien. Rien du but de notre voyage, de nos affrontements ou même de notre existence, rien. Ah et bien sûr tout cela est sans compter le réalisme absolu des affrontements qui, faute de réflexes nécessairement acquis à la hâte, se terminent bien souvent en quelques coups, ceux des ennemis.

Alors voilà il était clair que je devais prendre une décision. Tout lâcher devant cette difficulté absurde, ces morts à la chaîne et cette histoire dont on ne sait rien, ou bien considérer le jeu autrement, comme une épreuve physique et mentale extrêmement difficile à mener, « pour le challenge » . Et bien … j’ai choisi la seconde option, car pour la première fois de ma vie de joueur j’ai vraiment un jeu en face de moi qui nécessite réflexes, opiniâtreté, et un self control à toute épreuve pour ne pas faire voler la manette ou abandonner au bout de quelques dizaines de morts sur un p***** d’ennemi de base. Hem.

Une fois cette vision du jeu clarifiée, un joueur nouveau était né. Un qui était capable de volontairement faire fi des défauts subjectifs du jeu pour en sublimer les qualités. Et des qualités il y en a, à commencer par l’incroyable travail d’ambiance apporté au jeu. Des cris poussés par les ennemis aux thèmes développés dans certaines zones du jeu, c’est réellement saisissant.

Au niveau visuel bien sûr c’est également splendide. Notre personnage ainsi que ses tenues, les décors, tout est splendide de réalisme et de grandeur, avec la touche morbide/glauque qui va bien. L’immersion est totale. Et du coup, on prend finalement plaisir dans la mort, dans le fait de se relever pour la trentième fois face à un ennemi de base boss, pour finalement lui mettre la misère quand les nerfs seront retombés.

Enfin le scénario représente certainement la chose qui m’a le plus frustré. On avance, croyant enquêter à l’aveugle sur quelque chose, et puis on découvre des objets, des livres par lesquels on pressent quelque chose de grand, quelque chose qui nous dépasse, mais sans arriver à tenir le fil directeur. C’est vraiment très désagréable et je l’espère pour les autres joueurs, personnel, mais à aucun moment je n’ai compris 10% de l’histoire du jeu, et ce même après la fin. Bon j’exagère sur le nombre, mais c’est l’idée en ce qui me concerne.

Alors voilà, Bloodborne est réellement un exercice physique et psychique pour chaque joueur qui auront tous des ressentis différents en fonction de leurs habitudes de jeu. Il y aura des brusqués et des déçus sans aucun doute, mais aussi des curieux et des acharnés qui tenteront de passer le cap très perturbant de la difficulté ahurissante qu’impose le titre. En bref un titre qui divisera, mais sur lequel j’ai pris pour la première fois du plaisir dans la mort à répétitions 🙂

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9 Commentaires

  • Répondre Riimas

    Maintenant que tu as fini l’échauffement, tu peux passer aux choses sérieuses et te frotter à Demon’s Souls :p

    26 mai 2015 at 12 h 29 min
    • Répondre Alexandre

      Mwarf, je vais d’abord finir un autre jeu pas mal en la matière : The Evil Within 🙂

      Mais un jour oui je me ferai les anciens titres !

      26 mai 2015 at 14 h 31 min
  • Répondre DarkRiketz

    Le début de ton article me fait un peu penser à la série Myst, sur PC. Comme je suis un peu con et ignorant, j’avais découvert et acheté le 3 avant toute chose, mais dans cette saga extrêmement scénarisée, l’intrigue est tellement liée qu’il faut les jouer dans l’ordre.
    Problème : pas d’interface, de tuto, de guide, rien. Rien qu’un univers totalement inconnu et ouvert à explorer. Pourquoi, pour quoi ? Mystère x)
    Et les rares dialogues des personnages digitalisés aidaient pas des masses XD

    Je suis pas fan des interfaces invasives, des jeux qui te prennent trop par la main, mais l’extrême inverse est également chiant et pourtant facile à atteindre ^^ Du coup, je pense que j’aimerais pas ce jeu, d’autant que l’horreur et l’épouvante, je peux pas du tout. C’est dommage parce que c’est intéressant, un jeu qui offre un vrai challenge ^^

    24 mai 2015 at 13 h 25 min
    • Répondre Alexandre

      Haha, et moi en lisant le début de ton commentaire, je croyais que tu parlais de Bloodborne ^^

      Je pense exactement la même chose niveau assistanat : les 2 extrêmes ne sont pas plaisantes, d’un côté comme de l’autre. Après ça n’est pas comme The Evil Within par exemple dans le côté « épouvante ». Ce jeu ne fait pas peur du tout, hormis par sa difficulté, vraiment 🙂

      24 mai 2015 at 18 h 05 min
      • Répondre DarkRiketz

        Non mais en plus, je dis n’importe quoi, c’est à la fin de ton article que tu dis être égaré par le manque de pistes narratives et de fil conducteur, lâché dans le décor, à ton tour et vazi ! (Linksthesun, si tu nous lis…), je sais pas pourquoi j’ai parlé du début x)

        Cela dit, même si Bloodborne n’est pas terrifiant, il reste assez énigmatique et difficile, semble-t-il, ça joue pas en sa faveur dans mon esprit >_<

        24 mai 2015 at 18 h 17 min
  • Répondre Anthony

    Un jeu très complet tu l’as dit, mais aussi très difficile.
    Les développeurs ne nous on pas materné.
    On plonge directement dans l’action, on sait pas où on va, ni pourquoi mais le sang gicle, et bien souvent le notre.
    Une fois que l’on accepter le fait de mourrir toutes les 30 sec, on peut commencer à avancer.
    Bien sur, avec le système des échos de sang, sorte de monnaie du jeu, on se rend bien compte qu’il faut être prudent, et faire sans cesse des allers retours.
    J’ai bien dû faire le premier ‘´ niveau’ˆ, 800 fois. Même après l’avoir terminé.
    Et il m’arrive de refaire des niveaux encore pour du level up.
    Ce que j’apprécie avec ce jeu, c’est le mode Coop, aussi bien avec les message laissé aux autres joueurs, ou bien lorsqu’on appelle un joueur pour nous aider à battre un boss ou bien passer un niveau.
    De plus je suis tombé que sur des joueurs courtois et très volontaires
    Pas encore terminé le jeu
    Mais je m’accroche

    23 mai 2015 at 13 h 01 min
    • Répondre Alexandre

      Et bien félicitations pour tant de volonté Anthony ! Bloodborne c’est ça, le jeu va tester notre résistance à la douleur.

      Je suis moi-même resté un nombre incalculable d’heures dans la première zone, découvrant par ce jeu la difficulté des jeux de ce genre. J’ai failli arrêter comme je l’ai indiqué, puis finalement, comme toi, je me suis accroché. Alors il n’y a pas de raisons, toi aussi tu le finiras, courage ^^ Et comme tu l’indiques, le mode Coop est là pour nous aider en cas de difficultés.

      24 mai 2015 at 11 h 41 min
  • Répondre Lolo

    Une très bonne critique, j’ai eu le même ressenti en jouant à ce titre. Sauf que je bloque toujours sur la troisième forme du Père Cascoigne…

    22 mai 2015 at 18 h 08 min
    • Répondre Alexandre

      Merci !

      Le Père Gascoigne c’était un de mes premiers boss, en effet il est assez tendu à battre. Pour ma part j’ai pas mal joué avec les cocktails en début de combat et quand il se transforme, avec une arme longue, bien l’attaquer en fonction de ses coups de gauche à droite ou d’avant en arrière, quitte à ne lui faire qu’un coup à la fois.

      Allez, courage 🙂

      23 mai 2015 at 12 h 25 min

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