Bientôt l’école

Catégorie : Humeurs, Papa
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L’école, bordel, c’est pour bientôt. Et pas pour moi bien évidemment, mais pour le fiston qui s’approche dangereusement des 3 ans. Il y a certains passages dans la vie de parents qui marquent, ou du moins qui m’ont marqué moi (oui, je n’aime pas les généralités donc je vais rester sur mon cas perso). Les nuits, les dents, la parole, la marche, et je crois que l’un des grands prochains sera celui-ci.

Mais avant d’y arriver il y a plusieurs sous-étapes par lesquelles se préparer, pour nous comme pour lui d’ailleurs, et je vais vous faire part de mes réflexions ici. Parce que si ce sont des étapes obligatoires dans la vie, elles n’en sont pas moins stressantes, et justement parce qu’elles servent à construire son développement à mon sens. N’hésitez pas à m’indiquer si vous avez déjà expérimenté les sentiments que je vais décrire ici ou si vous les craigniez aussi.

peinture activite enfant bebe calme

Consciemment ou non, on compare toujours l’évolution de nos enfants avec d’autres du même âge : collègues, famille, ou même des inconnus dans la rue. De mon point de vue c’est un phénomène assez naturel, le tout est d’accorder ou non du sens au résultat. Mais voilà, si avant l’école nous sommes finalement les seuls juges et acteurs de leur développement, après c’est autre chose avec un regard ‘officiel’.

Et du coup, parle-t-il assez par exemple, et assez bien pour se faire comprendre ? Sur ce point par exemple, on sait qu’il n’y a aucun souci de débit et il part souvent dans des grandes tirades, en discussions avec nous ou des monologues parfois très drôles. Pour nous qui avons le décrypteur parental c’est souvent un plaisir de constater la variété de mots et de tournures de phrases qu’il assimile, parfois de termes que nous n’avons pas utilisé depuis des mois.

Mais si cette grande fierté qui est bien là à chaque instant où je l’écoute se transformait en désillusion face à d’autres ? Et sa tute, vous savez ce p’tit truc souvent magique qu’on essaie de pas donner à loisir mais qui est quand même une belle source de réconfort, et si ça lui desservait dans son élocution ? Devrions-nous opérer un virage à 180 avant la rentrée pour progressivement lui retirer ? Nous y pensons … avec dans un premier temps ne lui laisser que la nuit par exemple.

Il y a pleins d’autres choses qui en amont me font stresser et la propreté en fait partie, peut-être même en haut du podium d’ailleurs. Ben oui, ces foutues couches pleines de caca allant des boulettes de lapins à l’apocalypse nucléaire en passant par les débordements de pissou, on se les traine depuis la naissance mais finalement, on les aime bien. Ou pas en fait, ça coûte cher et on a l’impression de dompter un alligator quand on les change, du coup la transition du pot ou rehausseur aux toilettes est aussi attendue que redoutée. On le sensibilise oralement, achète des livres pour lui montrer, décore le pot avec des stickers qu’il aime bien. En bref, on essaie que le passage se fasse le plus doucement possible, mais monsieur n’a pour le moment pas l’air intéressé … du tout.

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Et si bien sûr toutes ces préoccupations techniques retiennent toute mon attention, je sais qu’autre chose me rendra malade, au mieux les premiers jours et au pire durant toute sa scolarité (bordel, ‘scolarité’, ça reste étrange de prononcer ça …) : la confrontation avec d’autres modèles éducatifs. Et oui, depuis sa naissance c’est bienveillance à gogo et déjà lors de certaines sorties en famille/crèche/amis on a pu constater des différences accueillies avec plus ou moins de discrétion selon les personnes, mais qui sait ce qui se serait produit sans notre présence ? Ça me terrifie.

Oui, ça me terrifie que l’on reproche à mon fils quelque chose qu’on lui a autorisé ou pris le temps de lui expliquer depuis son plus jeune âge : manger le yaourt dont il a tant envie avant le plat principal ? Ça n’a jamais été un souci pour nous, du moment qu’il mange. Il se salit en mangeant ou en jouant ? Pas un souci, les machines c’est fait pour ça, mais bien sûr on explique à chaque fois ce qu’il serait mieux de faire, dans un intérêt pratique pour lui et pour nous. Et si l’équipe pédagogique n’avait pas cette patience ? Ça me terrifie.

La question de la violence, physique mais aussi orale, m’inquiète également. 3 ans que nous gérons ce dont je déteste le nom commun de « colères » en expliquant, calmement, les comportements ou paroles à adopter avec les autres, ou comment gérer ce qui n’est que frustration dans ce petit être en plein développement. Et si l’équipe ou ses camarades ne faisaient pas preuve de la bienveillance qui le berce depuis le plus jeune âge ? Et s’il était frappé ? … et s’il frappait ? Ça me terrifie.

Nous n’y échapperons pas, notre enfant va changer au contact d’un environnement qui n’est ni familier ni amical de base car différent de ce dont il a l’habitude. Et bordel, ça fait peur. Il n’a que très peu de gestes d’humeur ou de mots grossiers, comme nous avons pu le constater ailleurs, peut-être justement car nous nous épuisons à lui montrer que la violence et la vulgarité ne sont pas les solutions et qu’il y a d’autres manières d’exprimer un désaccord. Je me dis que l’anxiété n’a pas fini de m’habiter et qu’il faudra que je freine moi-même des pulsions auprès de certains parents pour rester sain d’esprit. Aaah, la parentalité, quel bonheur … un peu de musique calme pour apaiser tout ça, en attendant vos retours, expérimentés ou non !

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4 Commentaires

  • Répondre Nanakie

    J’ai vécu cela il y a 2 ans, j’ai passé plusieurs mois à chercher des alternatives tellement j’étais terrorisée à l’idée de mettre ma fille dans une classe de 35 avec 2 adultes qui rament et n’ont pas forcément la même vision éducative que nous. (j’en avais parlé sur le blog si tu as la curiosité 😉 )

    Finalement, ma file terminant la MS, je pourrai te dire que : tu ne feras pas vivre ton fils en bulle (hélas !) mais tu peux :
    – rester toujours attentif à sa parole, ses humeurs, son attitude
    – développer sa parole autour de ce qu’il voit, vit, entend, comprend
    – se confronter à d’autres visions éducatives est un formidable moteur de réflexion, et vous allez pouvoir l’accompagner dans le développement de ses capacités d’analyse et de raisonnement… pour nous ça a été (et est toujours) une incroyable expérience que de voir cette petite humaine partager et réfléchir avec nous !
    – tu bosses dans l’EN, tu connais les immenses difficultés de ce milieu, je crois que c’est un atout pour toi pour décrypter la souffrance des instits et Atsem derrière une remarque/comportement qui ne te plairait pas 😉 (décrypter =/= accepter et être d’accord avec tout, on est ok hein ?)

    Finalement tu seras surtout surpris de voir qu’il s’adaptera, et s’il est un peu perdu (l’histoire du yaourt par exemple), lui indiquer que les règles peuvent être différentes à la maison et à l’école, et il saura effectuer ce pas de côté pour respecter X règles scolaires, et Y règles parentales…. tout en vous titillant régulièrement sur le « pourquoi » et le « comment » bien entendu !!

    Mais surtout… Profites de tes derniers mois de bébé avant tout ça !!

    10 mai 2022 at 12 h 00 min
  • Répondre Shayann

    Hello !
    Je m’étais gardé cet article au chaud pour un moment où j’aurai enfin le temps de me poser 4 min et te lire, et j’ai finalement trouvé ce moment
    Bien que pas directement concernée je trouve les sujets de la parentalité et de l’éducation bienveillante passionnants donc c’est toujours avec plaisir que je lis tes réflexions sur ce thème. En plus dans cet article tu abordes un des plus grands questionnements que j’ai en la matière. Je me dis même parfois « à quoi bon ? ». Je suis convaincue par ces méthodes d’éducation mais se donner tout ce mal pour que tout un système ancestral vienne mettre à mal ce dans quoi on a mis tout notre amour, énergie, patience pendant 3 ans ? Je comprends que tu sois terrifié, et plutôt deux fois qu’une ! Est-ce que vous connaissez déjà l’école qu’il est destiné à fréquenter ? Est-ce que vous avez recherché des établissements spécifiques ?
    Est-ce que le courant de pensée même de l’éducation bienveillante prévoit même la façon de gérer ce nouveau quotidien ?
    Bref, je suis avec toi sur les questionnements et les inquiétudes, j’espère que tu continueras d’écrire sur le sujet

    30 avril 2022 at 9 h 14 min
  • Répondre Nathalie Leblanc

    C’est vrai que c’est une étape très importante pour eux et nous. Les rapports changent, le regard aussi parce que les comparaisons sont faites (souvent par d’autres d’ailleurs) et nos petits sont confrontés à des comportements parfois bien différents de ce qu’ils connaissent (vulgarité, violences…). C’est assez terrifiant pour nous et pour eux. L’important c’est de ne pas vous mettre de pression. Il y aura toujours des gens pour dire qu’à son âge il devrait être comme ça, parler comme ça… Mais la vérité c’est que nos petits bouts ne grandissent pas tous pareils, ils ont tous des rythmes différents. Certain parlent très bien très tôt, d’autres sont propres assez jeunes, certains ont déjà des capacités d’expression (par le dessin, les activités…) assez développées. L’important c’est que votre enfant soit heureux, entouré d’amour et fasse de son mieux et tout ira bien. Vous serez là pour le soutenir. Et si vraiment il y avait un problème quelconque (ce que je ne souhaite pas mais cela peut arriver) vous serez là pour lui comme vous l’avez toujours été et le serez toujours, j’en suis sûre.

    24 mars 2022 at 13 h 11 min
    • Répondre Alexandre

      Merci pour ton message bienveillant et plein de bon sens Nathalie ! 🙂

      28 mars 2022 at 17 h 06 min

    Répondre à Nathalie LeblancAnnuler la réponse.