Le cirque … voilà qui était prometteur comme thème pour cette nouvelle saison, la quatrième, d’American Horror Story. Comme vous le savez peut-être déjà chaque saison possède en effet une intrigue propre, les histoires sont différentes les unes des autres, et ce même si certains acteurs sont communs.

Ainsi après une troisième saison décevante, les espoirs étaient grands pour retrouver la splendeur de la saison 1, ce pour quoi je m’étais découvert un amour pour la série. A-t-on le droit dans ce « Freak Show » au retour à l’horreur, aux intrigues complexes avec des cliffhangers à nous retourner le cerveau ? Et bien … pas vraiment.

Je vais toutefois commencer par le positif avec un début de saison prometteur. Un clown meurtrier sévit dans un petit village où un cirque un peu particulier s’est implanté. La période est celle de l’après guerre 39-45 et le style visuel s’en ressent, j’ai eu l’impression que tout était filmé avec un filtre de jaune pâteux qui contribue à l’ambiance poisseuse générale de la série.

Pour le terme « cirque » d’ailleurs, je préférerai finalement le terme original de « Freak Show », une sorte de foire aux monstres où on verra toutes sortes de … heu … particularités corporelles : une jeune femme faisant la taille d’un nourrisson, un homme aux doigts « collés », une femme à trois seins ou encore une autre amputé du bas du corps. Attention donc si ce genre de blessures vous rebutent, il y en a dans tous les épisodes.

On essaie donc de découvrir petit à petit l’intrigue principale, un fil directeur qui va unir toutes ces personnes. Pourtant, celui-ci ne semble jamais venir, ou plutôt, est très flou. Quand la piste du clown tueur semble sérieuse, elle s’efface petit à petit au profit d’une autre. Puis on se dit que la survie du spectacle et de la troupe va être le cœur de tout, puis non un nouveau personnage arrive et chamboule l’équilibre précaire du casting. C’est un des reproches que j’aurais d’ailleurs à faire à la série : elle va partout et nul part en même temps. Résultat on perd le côté haletant d’épisode en épisode, ce qui personnellement a bien entamé ma motivation à enchaîner les épisodes.

Ces fameuses intrigues d’ailleurs, je les ai trouvé d’une pauvreté affligeante. Je ne spoilerai rien ici mais on est loin du cliffhanger concernant Violet dans la saison 1, ou de la grande évasion de Lana Winters dans la saison 2. Le dénouement de cette saison pourrait se résumer en une énorme boucherie, et je trouve ça bien naze. Ca me rappelle pourquoi j’ai eu tant de mal à accrocher avec Game of Thrones : des morts en pagaille, et surtout gratuites, ne font pas une bonne série.

D’ailleurs le personnage à l’origine de ce final a vraiment été gâché par ça, c’était pour moi le seul qui était impressionnant, saisissant dans sa folie. Bon l’acteur aide pas mal non plus dans son rôle d’enfant gâté à tendance psychopathe, il en réalise en effet une interprétation brillante. Même Jessica Lange n’a pour moi pas brillé dans cette saison, son personnage quelque peu antipathique n’aidant pas non plus. Mais j’ai également trouvé une redite dans son statut, un peu comme pour la saison 3, de femme à part au dessus des autres. Cette mystification de l’actrice et de son rôle était du génie dans la saison 2, ici … mouais.

Puisque l’on parle des personnages, je me dois d’avouer que les passages intéressants dans cette saison sont en fait les flash-back évoquant le passé des personnages, et pour certains la façon dont ils ont atterri dans ce Freak Show. Parfois subie, souvent émouvante, cela donne lieu à de très bonnes séquences, mais malheureusement cette absence de fil directeur clair autour duquel gravite des morts par-ci par-là sans trop de justifications. Ca nuit clairement à la fouletitude d’acteurs et actrices très talentueux mais qui, j’en ai eu l’impression ici, sont plus utilisés comme un pot-pourri à la Expendables, dommage.

En conclusion, la série poursuit pour moi sa descente en qualité amorcée dès la saison 2. A force de vouloir magnifier leurs acteurs, ils perdent en qualité d’intrigue, en profondeur, en surprises mais aussi en horreur, en peur. La série ne s’appelle-t-elle pas American HORROR Story après tout ? Le fait est que j’ai l’impression d’assister à une vraie régression sur tous les points et j’attendrai avec encore moins d’impatience la prochaine saison. Le sujet sera peut-être prometteur une nouvelle fois, mais pour redresser la barre il faudra sérieusement revenir aux fondamentaux et éviter l’overdose sur bien des points. De ce que j’ai lu ici-et-là les avis divergent et certains semblent avoir appréciés cette saison malgré tout, prouvant qu’une nouvelle fois chacun aura un ressenti différent. Et vous, quel a été le vôtre ? 😉