Alice in Borderland

Catégorie : Séries

Alors que j’étais en pleine rédaction de mon article sur le remake de Crisis Core auquel j’ai pu jouer sur Switch, j’ai été happé par une série que je pensais juste regarder en mode guilty pleasure sans trop en espérer, surfant sur la vague de Squid Game et autre Battle Royale (oui je suis vieux, mais tout part de là), j’ai nommé Alice in Borderland.

La seconde saison est sortie récemment sur Netflix et à force de la voir suggérée, je me suis laissé tenté. Et bon sang j’ai bien fait ! D’autant plus que j’ai foncé en toute confiance sachant qu’il s’agissait de l’adaptation d’un manga qui était terminé, et qui correspondait à la fin de cette saison 2. J’avais donc 2 saisons de 8 épisodes devant moi sachant qu’il n’y aura pas de risque d’annulation comme aime le faire la plateforme en ce moment ou de rester sur un cliffhanger insoutenable que l’on ne résoudrait jamais. Quoique …

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Mais bon même si je meurs d’envie de parler de la toute fin de la série, qui vient presque donner sens à tout le reste, je vais rassurer ceux qui débarquent et souhaiteraient se lancer, je n’en parlerai qu’à la toute fin et dans une balise spoiler, soyez sans crainte. Et je vais donc commencer par le pitch global qui est finalement assez simple : une bande de 3 potes se retrouvent mystérieusement plongé dans ce qui semble être un Tokyo parallèle et doivent, pour assurer leur survie, remporter une série de jeux souvent enfantins mais surtout mortels.

Au fil des épreuves et des 16 épisodes de la série, les personnages vont évidemment s’interroger sur la raison de leur présence ici, et la nature-même de ce lieu qui leur semble familier et très différent en même temps. Morts brutales et violence gratuite seront légions et visuellement c’est un peu crade sans trop en faire, du niveau de Squid Game à ce niveau-là. J’ai toutefois particulièrement apprécié les effets « d’impact » qui, même si certainement retravaillés avec des images de synthèse, donnaient souvent une énorme impression de violence, notamment sur les coups de feu.

Et des coups de feu il y en aura. Des immolations aussi, de l’arme blanche, de l’artillerie lourde, tout ce qui est à peu près possible pour tuer en fait. A l’opposé de ce dont Arisu, le héros, avait l’habitude dans sa vie d’avant, lui qui ne vivait que pour le virtuel dans des jeux en ligne. Un peu caricatural d’ailleurs au niveau de l’introduction, on plonge finalement rapidement dans l’intrigue avec ses amis Chota et Karube par l’intermédiaire d’arènes classées sur le modèle d’un jeu de cartes : la couleur définit le type d’affrontement (jeux par équipe, de force, d’endurance ou bien de réflexion/trahison).

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Durant leurs péripéties, ils seront bien évidemment amener à rencontrer et souvent se confronter à d’autres personnages. Souvent charismatiques et bien développés durant les épreuves, ils échappent en quasi totalité à ce qui me faisait peur en premier lieu et qui touche selon moi beaucoup de productions asiatiques : des émotions surjouées qui peuvent nous perdre en temps que spectateurs. Cela arrive mais c’est mineur et les moments dramatiques sont bien traités. Mentions spéciales à Usagi, Chishiya et Ann pour différentes raisons me concernant, des personnages qui savent réfléchir sereinement en situation de crise mais aussi sortir de grosses balls aux moments critiques.

Enfin, une autre crainte que j’avais durant le visionnage était le rythme de l’intrigue. Passé l’effet de découverte du début, il me fallait quelque chose pour accrocher sur le long terme, et Alice in Borderland distille assez de choses au sujet de la réflexion des protagonistes quant à leur présence dans ce lieu, mais aussi et surtout leur entreprise sur la façon dont ils pensent le quitter et surtout sa vraie nature. Et la fin, dont je vais parler juste en dessous, ne laisse pas indifférent puisqu’elle offre quasi toutes les clés de compréhension de l’histoire et se permet même de semer le doute à la toute fin. J’ai vraiment adoré cette série que j’ai regardé un peu par hasard, mais de laquelle je sors vraiment frappé par la qualité et les réflexions multiples qu’elle offre, pas toujours finement sur la vie et l’importance de s’y attacher. Foncez !

Pour ceux qui ont finit les 2 saisons, cliquez ici !

Bon alors, c’est quoi le Borderland, ce monde chelou rempli de jeux mortels ? Et bien selon moi, et je m’avance peut-être en disant une connerie, mais il s’agit d’une sorte d’EMI (Expérience de Mort Imminente) commune suite à la chute de la météorite sur Tokyo. Habituellement ce genre d’expérience se vit seul mais là pour les besoins du manga/série, ils ont mis en place ce lieu que je qualifierai de purgatoire où on jaugerait la volonté des participants/comateux à survivre.

Si les participants meurent dans le jeu, j’imagine qu’ils meurent dans la vraie vie et s’ils réussissent à rester jusqu’au bout des épreuves ils ont ce choix : rester et devenir des citoyens, ce qui je pense signifie qu’ils restent dans le coma en réalité, ou quitter ce monde et rejoindre le Tokyo d’origine afin de « revivre ». C’est d’ailleurs pour ça que tant de dialogues font référence, via le héros Arisu, à cette volonté de vivre, de l’importance de profiter de chaque instant, de se battre pour avancer. C’est d’ailleurs le sens que je donne à la carte du Joker à la toute fin, ceux qui choisissent de sortir du monde, de vivre, utilisent symboliquement cette carte, comme une seconde chance. Cet esprit de rédemption est largement incarné par les survivants, qui changeront chacun radicalement suite à cette expérience.

Et enfin, j’ai particulièrement apprécié comment le 4ème mur se brisait avec le dernier épisode et en particulier les dialogues avec la reine de coeur. Le moment où elle narre les explications que l’on croit vraies sur le moment sont vraiment des coups de coude au spectateur durant lesquels ils se foutent de nous et nos théories. Si je ne suis pas fan de la théorie des androïdes avec la population qui habite sous Terre après une guerre nucléaire, j’étais partisan d’une théorie comme la première, plutôt futuriste, où l’humanité connait un bond technologique lui permettant d’accéder, sur une plage de 500 ans, à l’immortalité. Et, d’ennui, les habitants choisiront de jouer en réalité virtuelle à des titres leur faisant ressentir le frisson de la mort. J’y ai cru bordel ! Ce moment puis celui d’après où je me suis cru dans Shutter Island avec un Arisu persuadé d’être dans un hôpital psychiatrique, là aussi de manière très crédible, c’était dingue.

Avec Alice in Borderland, Netflix tient vraiment une production de haute volée qui ne se contente pas de titiller le spectateur avec du gore et de la violence gratuite, mais offre une vraie réflexion, presque philosophique, sur la vie et le rôle qu’on lui accorde. Egalement, les différents twists de la fin suffisent à eux seuls à hausser encore le niveau me concernant pour faire de cette série ma préférée de 2023 (bon ok il est tôt, je ne risque pas grand chose à dire ça hehe).

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